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Une fin d’après-midi d’été, assise au bar, une belle randonneuse. Dépasse de son sac de marche, à ses pieds, la tentation d’exister.
Je baratine, pour l’amadouer, que je suis comme Cioran, que j’écris en petit ce qu’il écrit en grand. Que j’ai l’esprit de Cioran, sans la manière. Que, comme lui, « La marche est mon salut ». J’ajoute que, souffrant d’une tendinite, et là je plie la jambe gauche pour tapoter avec l’index mon talon, je ne marche plus.
La jeune femme sourit enfin.
« On ne décrit pas un sourire ». C’est pratique. Définitivement j’aime Cioran.


 

  La tentation d’exister    Cioran (Gallimard)
  Cahiers 1957-1972       Cioran (Gallimard)

 

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