Le sentier suit une ligne de crête, la vue est dégagée. Quelqu’un marche devant moi. Je distingue sa silhouette. Certainement un homme. Il avance vite, je ne lui reprends rien. En regardant bien, le chapeau, le long foulard, et surtout le mouvement si caractéristique des bras, on dirait mon père.  Je me mets à courir, mais lui, en même temps, court aussi. A-t-il peur ? Est-ce un jeu ? Je suis bien entraîné pourtant, mais il ne faiblit pas. La distance entre nous reste identique. Rien à faire !  Il va aussi vite que moi !
Ce n’est pas possible ! Mon père est trop vieux pour courir ainsi. En plus il est mort.
Résigné, fatigué, je ralentis, je m’arrête. Je me retourne. Sur le chemin, un homme me suit. Mais là,  aucun doute, je l’ai reconnu : c’est mon psy! Je dois courir.
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