Chronique d'une coloscopie annoncée

Publié le 11 Novembre 2014

clinique du Parc
clinique du Parc

Les jours qui précèdent…

Le gastro-entérologue.
A moi qui m’inquiète de ce qu’est une coloscopie, il répond gentiment :
- On vous met une petite caméra dans le cul pour voir ce que vous avez dans le ventre.

L’anesthésiste.
C’est un pe
tit homme pressé, inaudible et sournois.
Un comble : depuis sa consultation, je ne ferme plus l’œil de la nuit. A-t-il seulement tous ses diplômes?

La veille…

La panoplie.
Pyjama, robe de chambre, pantoufles : que du neuf pour le vieux !

Le dernier repas.
A 18 heures, une soupe de semoule précise : on a compté les grains.

Le jour « J »...

Le voisin de chambre.
12 colos, 3 ulcères, 2 occlusions et une rectocolite …
Moi je dis « Respect ! ». Avec mes amygdales et mes végétations comme unique fait d’armes, je suis un débutant.

L’infirmière.
Elle est souriante, et même quand elle ne sourit pas, je lui prête un sourire tellement j’ai besoin qu’elle sourit.

Choc corridor.
Dans le couloir qui mène au bloc, allongé sur le chariot, déjà froid, j’entends :
- Arrêt cardiaque ! arrêt cardiaque !
Mon cœur s’affole. Je retiens mon souffle.
- Arrêt cardiaque au troisième étage.
Ouf ! Je suis sauvé ! Nous sommes au quatrième…Pas de compassion à cet instant entre souffrants. Plutôt lui que moi. Conscience quand même avant de m’endormir d’être un petit salaud…

Salle de réveil...

- Réveillez vous Monsieur ! Réveillez vous Monsieur !
Que ce « Monsieur » fait plaisir…
- Je me réveille Madame, je me réveille Madame.
Exquise politesse de la vie…

Rédigé par Emile Gillmo

Publié dans #Chroniques

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