Un cas clinique
Publié le 5 Janvier 2019
Ils ont mis un sapin de Noël dans le hall d’accueil. Au carrefour des couloirs qui conduisent, à droite, vers les cabinets des médecins, tout droit, vers les salles de radiologie et le service d’urgence, à gauche, vers les ascenseurs et escaliers d’accès aux chambres d’hospitalisation.
Un modeste sapin, modestement décoré de boules et de guirlandes fabriquées en Chine. Un vrai sapin de pauvres. Ne le remarque que celui qui, comme moi, n’a rien d’autre à faire qu’à attendre. Un patient. Je me suis pensé, c’est plutôt un sapin d’hôpital, d’hôpital public. Avec tous les dépassements d’honoraires qui se pratiquent ici, dans cette clinique privée, ils pouvaient faire mieux!
A cet instant déboule mon chirurgien, en sabots et blouse bleue impeccable, qui s’arrête devant l’arbre, le regarde, remet en place une figurine, dégage une branche, s’éloigne de quelques pas pour s’assurer de l’équilibre d’ensemble, prend à témoin un autre médecin qui passe par là, s'inquiète de son approbation quant à la pertinence de la remise en ordre qu'il vient d’effectuer.
Ainsi ce médecin a consacré à l’arbre au moins 5 minutes de son précieux temps et pris l’avis d’un de ses confrères. Bien plus qu’il n'a fait pour moi lors de sa consultation!
J' avoue être un peu jaloux de l’épineux dans son pot.