Frontières
Publié le 13 Septembre 2011
Régis Debray fait l'éloge des frontières (Gallimard). Il a raison.
Sans frontière, plus d'ailleurs, plus de fuite, plus de refuge, plus de salut, plus de terre promise, plus d'Eldorado. Se sentir partout chez soi, c'est être un peu nulle part, c'est le monde transformé en hall de gare, en salle des pas perdus. Vous allez où? Je vais chez moi. Et vous venez d'où? Je viens de chez moi. Et vous êtes où ici? Je suis chez moi. Triste, triste d'être partout en pays de connaissances! Sinistre, la mondialisation de l'home (!). Où pouvoir cultiver sagement désormais son petit lopin de terre si la terre entière est notre jardin? Où trouver son petit coin de paradis? Et puis l'intelligence a ses limites et la bêtise est sans frontières.