la parabole du perchiste
Publié le 13 Juin 2010
Je suis capable de tenir en équilibre à la pointe du pied, pendant de longues minutes, un balai posé sur son manche. Une fois j’ai même dépassé l’heure. C’est une activité ennuyeuse et certainement peu télégénique. N’empêche, enfant, j’ai découvert, par hasard, ce don, le seul que je me connaisse, et l’ai entretenu en m’entraînant. J’ai de la chance. Tout le monde, ne peut se dire, comme moi : « j’ai trouvé ce que je sais faire ».
Je pense au saut à la perche. A tous ces hommes et ces femmes de par le monde dont le seul don est de sauter à la perche mais qui, comme elle ne leur sera jamais tendue, ignoreront toute leur vie qu’ils auraient pu sauter très haut avec. Combien de Serguei Boubka et de Yelena Isinbayeva oubliés ?
On me dit que la plupart des individus ont un don qu’ils n’ont jamais eu la chance de découvrir. C’est certainement juste. Du coup je regarde d’un autre œil mon voisin. Mon voisin, un homme doué? Quand même, je doute. Quel pourrait bien être ce don qu’il n’a pas découvert ?