Le mythe de Sisyphe
Publié le 24 Avril 2010
En 1965, mon prof de français me fit traduire en conseil de discipline pour mauvaise foi intellectuelle caractérisée. Heureuse époque ! Nous avions un différent
d’interprétation, mais que j’avais porté haut et fort sur la place publique, d’un texte de Camus où il était question d’un homme qui gesticule dans une cabine téléphonique. C’était évidemment
absurde! On reconnut mon prof dépressif et je fus acquitté.
Ne me souvenant plus de quel livre l’extrait était tiré, j’ai tapé sur Google : « Camus et cabine téléphonique ». On obtient 1520 résultats.
Si on clique sur le site (www.vallee-hien.fr/france) de la Communauté de Communes de la Vallée de l’Hien (Isère) à la sous- rubrique «
Histoire de Commerces » (rubrique « Culture et patrimoine »), on apprend que dans le petit village de Succieu, Madame Camus a tenu avec son époux (jusqu’en 1978) un bar-restaurant, épicerie,
bureau de tabac, cabine téléphonique, dépôt de gaz et dépôt de pharmacie de première nécessité.
Elle dit :
- A l’époque, on trouvait de tout chez Camus : alimentation générale, vaisselle, petite quincaillerie, fournitures scolaires, tabac, presse, articles de pêche et j’en passe. Avant
d’aller se ravitailler à Bourgoin, les gens passaient d’abord chez nous et neuf fois sur dix, trouvaient ce qu’ils cherchaient, faisant ainsi l’économie d’un voyage en ville… A nos débuts, il n’y
avait dans la commune que trois abonnés au téléphone. Les messages urgents passaient donc par un moyen de communication obsolète aujourd’hui : le télégramme. Nous étions habilités par les PTT à
prendre le message sous dictée, le cacheter et l’apporter au domicile du destinataire et quand on voyait passer le père Camus déguisé en fend-la-bise sur son vélomoteur, on le savait porteur
d’une nouvelle, bonne ou mauvaise, mais d’une extrême importance …
Plus loin, sur le site www.voguentleshistoires.com, on peut lire cet étrange message que je retranscris tel quel :
« L’étranger, de Albert Camus
libéré par mouloud le 05/01/05 à MARSEILLE - 7ème - dans une cabine téléphonique à Saint-Victor »
Pour le temps perdu et retrouvé, mieux que Proust, les moteurs de recherche.