Roman social

Publié le 30 Janvier 2012

 

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Les cohortes d’esclaves  avançent dans le désert. Margaret repose la tasse sur la table basse. Le thé est encore brûlant. Elle se lève, regarde au loin à travers  la baie vitrée le chantier du  stade. Les grues et les pelleteuses, la multitude d’hommes minuscules coiffés de casques  jaunes. Elle  ouvre un battant, la rumeur est assourdissante,  referme aussitôt, se retourne. Une sorte de centurion romain hurle des ordres dans un anglais impeccable.  Les esclaves se dispersent en courant dans la carrière soulevant un nuage de poussière ocre. Margaret éteint la télévision. En posant la télécommande, sa main heurte la tasse.

Quand Norma entre dans le salon, Margaret  montre le désastre:

- Voyez comme je suis maladroite ! Faites ce que vous pouvez.

- Ce n’est rien, Madame, je vais arranger ça.

Margaret   hausse les épaules et gagne son bureau. Elle cherche son bloc-notes  parmi les livres.  Elle marque  au stylo rouge « urgence : écrire un roman social ! »


Rédigé par Emile Gillmo

Publié dans #Chroniques

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