Un curieux accident
Publié le 25 Novembre 2010
Dans le rétroviseur, j’ai vu qu’elle arrivait très vite, sirène hurlante et gyrophares allumés. J’ai serré sur le bas-côté pour laisser le passage. C’était une ambulance qui fonçait dans la nuit. Peu de temps après c'est le break Mégane de la gendarmerie qui m’a doublé. J’ai pensé qu’il devait y avoir un accident un peu plus loin sur la route, sans doute au virage du Grand Paradis. C’est une courbe mal relevée qui suit une longue ligne droite et où il y a déjà eu pas mal de casse. Quand j’ai pris la longue ligne droite, j’ai vu qu’au loin ça clignotait de tous les côtés. Je ne m’étais pas trompé. J’ai baissé ma vitesse. Un peu avant le virage, des gendarmes qui portaient leur gilet fluo m’ont fait signe de ralentir encore. J’ai appuyé sur la pédale du frein. Sans doute un peu trop fort. La chaussée était couverte de feuilles humides, l’auto a glissé sur la gauche sans que je puisse rien faire. J’ai eu juste le temps de voir qu’il y avait aussi un camion de pompiers arrêté. Ce devait être grave.
Quand j’ai repris mes esprits, j’étais couché sur le côté, coincé sur mon siège, la tête collée contre le pare prise et j’avais une terrible douleur à la jambe gauche, je ne pouvais pas bouger. L’auto avait dû se renverser dans le profond fossé qui borde la route. C’est alors que j’ai entendu une voix étouffée tout au-dessus de moi : un homme casqué me parlait. Je voyais son visage effrayant, sans doute éclairé par le faisceau lumineux d’une torche, derrière la vitre intacte de la portière passager.
- Restez calme Monsieur, on va vous sortir de là, on a tout le matériel qu’il faut, ne craignez rien, on avait tout prévu, on vous attendait.