Ecrits sous surveillance

Publié le 5 Mars 2012

 

 

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Les censeurs étaient partout :  il fallait écrire droit. Chaque lecteur pouvait se constituer en minorité opprimée et faire valoir ses droits de victime. Ecrire en public, même sur un blog peu lu, vous exposait à être pendu. Aussi pour éviter tous les procès en sorcellerie de l’époque, l’écrivain n’utilisait plus que des termes vagues, génériques, capables de contenir tout et son contraire. Il écrivait, par exemple,  « J’aime bien x, j'aime pas y ». Mais, même là, il n'était pas à l’abri des poursuites d’une association de défense des droits d’une lettre de l’alphabet.

 

Pour être peinard, l’écrivain avait trouvé une solution qui semblait convenir à tous : il publiait des livres sans titre aux pages blanches marquées de points. En exergue, il donnait le mode d’emploi :  « Ami lecteur, j’ai mis les points. Devant, écris tes phrases ».

 

Rédigé par Emile Gillmo

Publié dans #Air du temps

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