La révolution des sorbets
Publié le 4 Février 2013
Sorbet au dessert!
Ça passe tout seul, argumente la maîtresse de maison et les autres, faux-culs, d’ajouter, meilleur pour la santé, facile à digérer, ce n’est que de l’eau sucrée en fait, toutes raisons qui font que je hais le sorbet, depuis toujours.
Irrépressible envie d’une glace à la vanille, épaisse, onctueuse, à l’ancienne, au lait entier. Alors soudain je boude, je refuse et dis méchamment, je n’aime pas l'eau sucrée.
Eux s’étonnent. A son âge! Se mettre dans cet état! Pour un dessert! Un vrai caprice! Comme s’il avait 5 ans! De la confiture à la place ?
Oui, ça ira très bien. Régression absolue. Involution. Mais si vous me mettez, avec, deux carrés de chocolat noir et un quignon de pain et une banane...Non! une seule! Ça m’ira encore mieux! Tout, sauf leur affreux sorbet.
Je me justifie, solennel, péremptoire, le sorbet, c’est fait pour les couilles molles, les fenarés. Je pontifie, j’y consens à la rigueur entre deux plats ou comme mise en bouche pour préparer les papilles, mais en fin de repas! Touche ultime! Dernier souvenir! De l’eau sucrée ! Vous vous rendez compte! C’est pas possible !
Moi d'ordinaire si calme, si poli, si soumis, je pète les plombs, je jette le masque, c'est une première, j’affirme qui je suis, rebelle, indépendant, Che Guevara des entremets glacés, je m’affranchis. Le sorbet, c’est rabat-joie, bonnet de nuit, peine à jouir, un truc d’écolo intégriste fait pour emmerder les peuples, et d’un coup comme on parle politique, le ton monte. Alors je renverse les plats et je quitte la table. Leur sorbet, ce sera sans moi ! Libre.