Bouquin d'hiver
Publié le 23 Janvier 2013
"Je suis empereur d'une berge, seigneur de mes chiots, roi des Cèdres du Nord, protecteur des mésanges, allié des lynx et frère des ours. je suis surtout un peu gris, parce que après deux heures d'abattage de bois, je viens de m'envoyer un fond de vodka."
"Dans les forêts de Sibérie" Sylvain Tesson (Gallimard)
Le problème de Sylvain Tesson, c’est son père Philippe, une des plus belles têtes à claques du PAF (paysage audiovisuel français) avec FOG (Franz-Olivier Giesbert). On comprend mieux les besoins de voyages longs et de solitude profonde du fils quand on connaît la logorrhée du père.
Lettres de Sibérie plutôt réussies quand Tesson raconte les petites choses de sa vie quotidienne d'ermite dans une cabane isolée sur les rives du lac
Baïkal et parle de ses rencontres avec ses voisins russes. Et puis, on ne peut être qu'admiratif d'un écrivain capable de couper du bois pendant deux heures !
Sibérie ou pas, la solitude conduit à faire de trois fois rien une aventure. Quand on est seul, chaque instant est là pour tenir compagnie. Instinct de survie du solitaire? Retour de l'écrivain aux origines de la littérature? Les deux, sans doute, mon capitaine!
On lira le bouquin de Tesson comme un roman d'aventures ou/et comme la thérapie d'un individu qui s'est sorti du groupe (on comprend mieux les besoins de voyages longs et de solitude profonde du fils..etc. etc)
Le livre de Tesson requiert un lecteur "à point", comme on dit d'un steak. Pour l'apprécier à sa juste valeur, il faut le lire au bon moment et au bon endroit.
Mais, il y a des Baïkal partout, surtout en Auvergne. Choisissez la bonne rive.