Ombres

Publié le 16 Juillet 2012

 

Soulage 1

 

 

 

  Il semblait à moitié perdu. Du jour au lendemain on n’accordait plus de crédit à sa moitié raisonnable. Et je n’entendais plus ses peurs et ses angoisses. C’étaient les miennes. ll me disait qu’il voulait vivre, j’entendais qu’il voulait fuir,  Je ne l’ai pas aidé.

 

  Puis il y eut les  ombres grises portées sur les murs de sa chambre.

 Et il fit de chaque ombre une présence et la nuit qui effaçait l’ombre durait l’éternité.

 

Rien n’allait de soi: se lever, se déplacer, manger, boire, respirer. Dans ses rêves, il vivait très haut, en altitude, sur le toit du monde, là où chaque pas compte, chaque souffle. Il était alors précis (au mètre et à la seconde près) parce que le temps et l’espace lui étaient comptés.

 

Il est mort nu, tel un roi déchu.

Nous l’entourions. Je tenais sa main. Il était seul.

 

Du crématoire, rien, je ne me souviens de rien.

 

Rédigé par Emile Gillmo

Publié dans #Autres

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article