Vichy
Publié le 12 Mars 2010
Pastille
Des vieilles dames et des caniches. Un kiosque et des
concerts gratuits. Des palaces fermés. Un couple fatigué s'enfonçant dans la nuit.
Vichy, c’est bon pour le moral!
Cure
D’anciens collaborateurs venaient ici chercher une
nouvelle jeunesse. Gâteux, ils confondaient Madame de Sévigné et la comtesse de Ségur.
Dans son menu diététique à prix gastronomique, le chef leur proposait de subtiles variations sur les eaux et les carottes. Alors, épris d’une mesquine équité quantitative, chacun des
pensionnaires épiait l’assiette de son voisin pour exercer ensuite ses restes de pouvoirs sur de malheureux serveurs.
Plage
Nous avons repris notre marche vers Vichy plage.
Pour imiter Paris et Lyon, les équipes techniques de la ville avaient traîné sur la rive deux palmiers dans des pots, tendu un filet de volley sur le sable et monté des tables de ping-pong. La
cabane provisoire qui abritait les secours et sur laquelle flottait un drapeau rouge était fermée. Dans l’eau, l’espace délimité pour les nageurs par des lignes flottantes était inoccupé.
L’ensemble avait été inauguré en grandes pompes la semaine précédente et le maire Claude M., euphorique, s’était jeté tout habillé dans l’Allier. Mais quelques heures après, on avait appris que
la rivière était gravement polluée et toute baignade interdite. Depuis, une partie de la ville rigolait.
Décidément Vichy n’était pas faite pour les plaisirs de la jeunesse. C’est pour ça que j’aimais cette ville : à un âge avancé, on pouvait encore y passer pour un jeune homme.
Avec mon compagnon de marche, nous regagnâmes ensuite nos pensions en traversant le parc des Célestins. Nous parlions des tarifs comparés de nos hôtels et de l’organisation de leurs menus
(fromages et desserts pour l’un, fromages ou desserts pour l’autre) comme si c’étaient les choses les plus importantes de la terre.