La maison est pleine d’escaliers qui ne conduisent à rien. Les couloirs finissent en impasses, les portes ouvrent sur le vide. Comme si les précédents propriétaires des lieux  s’étaient chaque fois ravisés sur les destinations à prendre. Ou voulaient-ils aller ? ils sont tous morts.

Aujourd’hui, j’y suis habitué et, dans ce labyrinthe, je trouve mon chemin.

Au fil du temps, cette maison a changé mon caractère : je ne termine plus mes phrases, je ne vais plus au bout de mes sentiments, je ne tiens pas mes promesses, je change d’avis. On dit de moi que je suis un homme complexe, compliqué, incertain et changeant. Ce sont des mots qui me vont bien. Avant de vivre ici, j’étais simple et prévisible, pour tout dire ennuyeux.  Je dois à la maison que j’habite des trésors d’incohérence et de fantaisie.

J’en étais là de mes considérations sur l’influence de l’habitat sur le comportement humain quand j’aperçois de ma fenêtre un SDF qui installe ses cartons sur le trottoir d’en face. 

Je l’interpelle: « Hé, l’ami !

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