24 octobre 2011
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Elle me demande si, un jour, dans ma vie, j’ai connu l'aventure. Je souris.
- Oui, oui. Un jour, c’est vrai, un type est venu chez moi. Il ressemblait à Patrick Dewaere, dans
Série Noire, un jeune gars plein d’énergie, écorché vif, qui bougeait beaucoup et parlait à toute vitesse. Il voulait me parler de tas de choses, des gens, de la vie, du monde. Je l’ai tout
de suite aimé. Le coup de foudre!
- Alors ?
- Pouvais-je le laisser entrer et s’installer chez moi? Non. J’ai refermé la porte. J’ai mis le
DVD dans le lecteur et je me suis assis dans mon fauteuil, devant la télé, au salon. Avec la télécommande, j’ai monté le son. Sur l’écran, j’avais le film en vrai.
http://www.youtube.com/watch?v=P7QbCk4IU38
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21 décembre 2010
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(à Dino Buzzati)
Rien ne ressemble à Mélilem, ce village aux confins des déserts.
Il apprit l’attente interminable du désir des autres, ce goût de solitude.
Décrire le lent cheminement des morts vers la vie.
L’ombre portée sur la nuit, parfois cette absence de nuit qui n’est pas la lumière.
Mélilem, chant des êtres oubliés, silence glaçant des souvenirs non partagés.
Mélilem, village miroir au reflet brisé.
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20 novembre 2010
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On lui a raconté mille et une fois l’Histoire, notre homme n’en démord pas : il trouve qu’il y a trop d’anglais et d’américains ici, et qu’ils sont
responsables de la hausse des prix.
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12 novembre 2010
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Il fit un sandwich de rien avec deux tranches de vide, embrassa sa poupée qui dit “pschitt”, ouvrit la fenêtre.
Le vent l’emporta, léger et libre, comme un ballon invisible.
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16 octobre 2010
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Quand il rêve le monde, c’est Dublin, ses pubs, trouver le mur où pisser juste. C’est Naples violente, regardée de Sorrente la douce. Lisbonne pour Pessoa, pour
personne. Rome, Athènes mêlées de bruits, de poussières, de chaleur.
Il veut sauver ces temps de bonheur triste, ces jours sans histoire, les silences, les inconnus croisés. Il ne sait décrire ces fragments de passé vide que par des
phrases creuses, un rythme, toujours le même, celui de la monotonie des heures, des redites, une illusion d’éternité.
Un coin de terrasse qui passe lentement du soleil à l’ombre, les veines bleues d’une main, ce genou qui bat la cadence, une attente, une patience, une douceur
qu’on voudrait infinies et le désir soudain de tenir le temps arrêté.
C’étaient au mur, près d’un porche, des grappes de tomates naines, rouges. Les avait-il rêvées ?
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11 octobre 2010
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8 octobre 2010
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Il pleuvine. Dans une ruelle, nous trouvons abri à la terrasse d’une pâtisserie et partageons le thé avec une inconnue, la quarantaine, assise à la
table voisine, qui nous raconte sa vie. Elle vient de perdre coup sur coup sa mère et une amie. Elle déprime.
Elle nous raconte aussi le charme de Trouville l’hiver. Quand on la quitte, elle montre de la main le bout de la rue, à l’église
prenez à droite, allez jusqu’aux Roches noires, descendez l’escalier de l’écrivain, (elle hésite sur le nom, je souffle, Marguerite Duras), oui, Marguerite
Duras, puis revenez par la plage. C’est ce que j’aime faire. Nous faisons comme elle a dit, prenons une photo à la va-vite au bas de l’escalier pour ne pas regretter plus tard de ne pas
l’avoir prise. Et là, miracle, dans le viseur, c’est Marguerite !
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26 septembre 2010
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J’ai toujours aimé lier mes déplacements à la littérature et à la bonne bouffe (ne soyez pas uniquement géographe, disait mon prof à la Fac, ce serait
quand même trop bête !). Aussi, à Saint-Malo, après le déjeuner, en passant par la plage à marée basse, je me rends sur l’île du Grand Bé pour voir la tombe de Chateaubriand. C’est aussi un
hommage rendu à Lagarde et Michard.
« Un caractère moral s’attache aux scènes de l’automne : ces feuilles qui tombent comme nos ans, ces fleurs qui se fanent comme nos heures, ces nuages qui
fuient comme nos illusions, cette lumière qui s’affaiblit comme notre intelligence, ce soleil qui se refroidit comme nos amours, ces fleuves qui se glacent comme notre vie, ont des rapports
secrets avec nos destinées. »
« Mémoires d’outre-tombe » Chateaubriand
J’ignore si les jeunes gens assis négligemment sur la balustrade qui entoure la tombe ont lu ces mots, mais ils discutent et rient sans se soucier de
l’éternel repos de l’illustre écrivain. J’envie cette insouciance.
C’est vrai que nous ne sommes qu’à la fin de l’été, nous respirons un air résolument marin et la vie sur la mort semble encore avoir tous les droits.
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21 septembre 2010
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09:25
Grâce à ces usines atomiques, ce côté-ci du Cotentin est moins couru : on peut y passer des vacances tranquilles dans des villages sur subventionnés qui
rutilent de coquetteries.
A Goury, on se pointe au resto le soir sans réserver. Les poissons dans l’assiette sont magnifiques et pas fluo du tout. On a un peu mauvaise
conscience d’avoir voté Europe Ecologie. Le nucléaire a du bon.
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19 septembre 2010
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A 17 heures, il s’installe à la terrasse d’un café intello et désuet recommandé par le guide du routard. Comme toujours, la jeune serveuse est magnifique. Il
prend le thé dit « du poète solitaire ». C’est juste de l’eau teintée, bouillie et un peu chère, mais il est ravi: il tient son rang.
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